Les consultations individuelles de clinique de travail / souffrance au travail

29 Octobre 2018 Cécile Drnovsek
Les consultations individuelles de clinique de travail / souffrance au travail

Le travail occupe une place centrale dans notre existence. Il y a celui que nos parents exercent, ou pas, et qui organise parfois notre quotidien d'enfant  et nourrit nos premières représentations de ce que c'est que travailler et du monde du travail en général.
Il y la scolarité, le « travail » à fournir, les fiertés, les hésitations, ceux qui aident, ceux qui marquent...

Ensuite il y a le travail, le métier, que nous choisissons, volontairement ou pas, les rencontres que l'on y fait, les efforts et les concessions, les doutes, les réalisations et les erreurs.
Le travail est une bonne part de notre identité, grâce à lui nous nous construisons, nous définissons, nous présentons. L'existence s'organise souvent entre ce que le sujet vit dans sa vie personnelle et ce qu'il vit dans sa vie professionnelle, sociale, avec les autres.

Il arrive que le travail ne soit pas ou plus une source de satisfaction personnelle, que la vie personnelle ne suffise plus à établir l'équilibre. Certaines situations professionnelles deviennent parfois si compliquées : une charge de travail qui s'accroît, une exigence de performance de la part de l'entreprise ou de la hiérarchie, un changement dans l'organisation du travail, une absence de reconnaissance peuvent occasionner un stress important et une souffrance psychique.

La souffrance au travail se manifeste le plus souvent sous la forme d'une plainte extrêmement individualisée qui mêle anxiété, colère, sentiment d'isolement. Souvent la personne ne comprend pas ce qui lui arrive et ne sait plus comment y faire face. Les difficultés sont exprimées sur le mode du conflit interpersonnel, dans des formes très générales.

Cette souffrance singulière peut s'installer durablement et conduire la personne à ressentir une tension psychique permanente, une fatigue persistante, des ruminations anxieuses, des troubles du sommeil, une dévalorisation, une irritabilité, un désir de de replier sur soi, une culpabilité, et des idées suicidaires...

Venir parler de ce que l'on fait comme travail, de ce que l'on y vit , des conflits, des doutes, des culpabilités, du mal-être professionnel permet alors de faire le point dans un cadre confidentiel hors travail pour sortir de cette solitude. Analyser les causes de ce mal être professionnel, qui s'est peut être étendu à d'autres domaines de la vie, amène une distanciation devenue nécessaire.

Remettre du sens au travail qui est fait, aux choix qui ont été faits, et qui restent à faire, y reconnaître ses besoins, ses désirs, ses difficultés.
L'attention portée à ces demandes singulières, à ces expressions de souffrance au travail, doit nécessairement s'inscrire dans une démarche plus globale de compréhension des conditions de travail et de leur évolution, de compréhension des problèmes posés dans la réalisation du travail.
En évitant de personnaliser les difficultés vécues au travail, il est possible de relancer la pensée sur le travail, définir des décisions, postures concrètes qui permettront de donner une issue à ce qui apparaît comme une impasse.